Le splendide front de mer de Hamilton, capitale de l'archipel des Bermudes, est également l'une des caractéristiques les plus extraordinaires de cette ville qui offre un panorama vraiment unique en son genre. Fondée comme une ville portuaire, et possédant donc un grand dynamisme placé sous le signe d'une culture multilingue, multiraciale et cosmopolite, Hamilton a quand même conservé les particularités qu'une longue domination coloniale anglaise a essayé d'installer dans son patrimoine humain et civil.
De fait, Hamilton, parmi toutes les villes coloniales anglaises, est certainement la plus ancienne : l'archipel des Bermudes, sept grandes îles et un nombre infini d'îlots minuscules réchauffés par un soleil merveilleux, balayés par un vent toujours plutôt généreux et au doux climat grâce au courant du Golfe du Mexique. Des contextes naturels extrêmement attrayants qui ont littéralement capturé, sur ces îles enchanteresses, rêveurs, poètes, explorateurs, historiens et simples hommes fuyant leur vie antérieure.
Ce qui ne fait qu'augmenter la fascination de cette terre qui, encore aujourd'hui, est considérée comme un véritable paradis, pas seulement pour la richesse de sa nature mais aussi à cause de la mentalité qui envahit ceux qui décident de venir habiter Hamilton. L'heure a une valeur toute relative, le temps est simplement une unité de mesure qui ne plaît pas trop. On mange quand on a faim, on dort quand on a sommeil, on travaille quand on en a besoin, on s'amuse à chaque fois que l'occasion se présente : la simple équation de la vie des Bermudes qui, malheureusement, ne fonctionne si bien qu'ici.
L'archipel est plutôt vaste et occupe une belle portion de mer : mais comme nous l'avons déjà dit, il n'y a qu'à peine sept îles réellement habitées. La plus grande majorité des autres îles qui composent les Bermudes, soit environ 150, sont à peine assez grandes pour figurer sur une carte détaillée, mais pas assez pour y construire un hôtel : c'est la raison pour laquelle beaucoup de "fugitifs" y ont littéralement acheté leur coin de paradis. Une île de quelques mètres carrés, assez grande pour une petite maison, un ponton auquel amarrer un bateau, en cas de besoin de contacts humains, et seulement si nécessaire.
Par contre, les plus grandes îles de l'archipel sont reliées avec une certaine régularité, pas seulement par des bateaux mais aussi par des moyens de transport terriens grâce à une série de ponts ; neuf régions géographiques en tout composent les Bermudes, et chacune d'entre elles est curieusement le siège d'une paroisse. Chaque coin du pays possède ses caractéristiques et ses traditions. Les plus connues sont St. George dans l'East End, Sandy dans le West End et bien sûr, Hamilton qui se trouve exactement à mi-chemin entre les deux extrêmes.
Point de référence de tous les passionnés de plongée sous-marine et de toutes les activités maritimes en général, les Bermudes et Hamilton sont en réalité la capitale de ceux qui aiment la planche à voile, et en particulier le freestyle, c'est à dire cette spécialité dans les laquelle les athlètes dominent le vent et la planche avec de splendides acrobaties et des sauts téméraires. Un représentant de ce sport est un natif des Bermudes, l'un des véritables chefs culturels de l'île, Brian Talma : extrêmement blond, avec des mèches qui lui tombent sur les épaules et un sourire créole sur son visage bronzé, Talma est l'ambassadeur du tourisme, de la planche et des Bermudes.
Les attractions historiques et les musées se trouvent juste en face du Palais du Gouverneur, le Cenotaph, un monument funèbre construit à la fin de la guerre où se rendent le gouverneur et les autres dignitaires des îles pour rendre hommage aux morts, le jour du Souvenir, le 11 novembre. Le Cenotaph est une version réduite de Whitehall à Londres, et sa première pierre fut posée par le prince de Galles qui devint roi sous le nom de Édouard VIII puis abdiqua pour épouser Wally Simpson.
Le fameux triangle des Bermudes mérite également un coup d'œil : son succès provient de dizaines de films et de livres catastrophes ; en réalité, les présumés phénomènes de météo marine qui provoqueraient les naufrages, la chute des avions et autres désastres se basent depuis des années sur des accidents liés au fameux Vol 19, une opération de la marine militaire américaine mystérieusement interrompue sans qu'aucun vestige du vol ni de son équipage n'ait jamais été retrouvé. On parle d'environ 200 épisodes, mais aucune théorie n'a jamais pu être retenue comme vraiment crédible.